jeudi 24 septembre 2009

La maison n’accepte pas l’échec

Gagner et perdre font partie du quotidien d’un avocat. Il y a des affaires que l’on ne peut que perdre et pour lesquelles une condamnation faible constitue quasiment une victoire et celles qu’on ne pouvait que remporter tant la cause semblait entendue à l’avance.

À côté de cela, il existe une grande majorité de dossiers pour lesquels l’incertitude règne. Pour réduire cette incertitude au maximum et tenter d’emporter la conviction des juges, la solution tient souvent au temps que vous pouvez consacrer au dossier. La capacité à traquer les faiblesses des arguments du confrère implique de s’être imprégné suffisamment de la jurisprudence, de la doctrine ainsi que des différentes subtilités soulevées par l’affaire que l’on entend plaider. Le contentieux nécessite, par ailleurs, de connaître les multiples pièces du dossier de façon à être en mesure d’y dénicher le moindre élément en sa faveur.

Malgré toutes ces précautions, il arrive de perdre des dossiers que l’on pensait gagner, eu égard au fond de l’affaire, à nos arguments et à l’impression ressentie lors de l’audience de plaidoirie.

L’expérience des avocats les plus expérimentés permet à cet instant de relativiser quelque peu la situation. Ils sont assez prompts à vous rappeler les nombreux dossiers qu’ils ont gagnés en pensant les perdre et inversement.

La maison accepte donc l’échec ; reste le client qui, directement touché par cette défaite, ne peut, ni ne veut (et pour cause) faire preuve de la même mansuétude.

lundi 21 septembre 2009

« Essentiellement pour une question de principe »

Le recours à un avocat peut procéder d’une démarche complètement différente, selon le client qui vient vous voir.

Certains sont poursuivis devant les tribunaux et vous consulte parce que l’assignation qui leur a été délivrée les y oblige, alors que d’autres, quand ils sont demandeurs à l’action, le font parce qu’ils estiment qu’il ne doivent pas laisser « impuni » le préjudice qu’ils ont subi.

Certains d’entre eux ont clairement en tête le fait qu’intenter une action leur permettra d'obtenir d'une personne le paiement de dommages-intérêts significatifs, quand d’autres vous expliqueront que l’important n’est pas tant qu’ils obtiennent de l’argent, mais que cette personne soit condamnée à payer pour ce qu’elle a fait.

Même si je n’ai pas encore beaucoup d’expérience, je dirais qu’eu égard au coût généré par les honoraires d’un avocat, même si un client prétend qu’il souhaite intenter une action « essentiellement pour une question de principe », exception faite des affaires touchant au droit pénal, ce n’est en réalité que très rarement uniquement pour cette raison.

samedi 19 septembre 2009

L’importance d’être constant

J’ai déjà exprimé, à plusieurs reprises, l’idée selon laquelle ce métier demandait un investissement de tous les instants. Que plus vous faites du bon travail, plus les associés ont tendance à vous en confier. Ce qui va d’ailleurs de pair avec le fait que plus le cabinet est reconnu pour faire du bon travail, plus les clients affluent pour lui en confier et donc plus il y a de travail à redistribuer.

De plus, plus vous travaillez, plus vous facturez d’heures et plus il est facile d’atteindre les objectifs que vous a confiés le cabinet afin de pouvoir prétendre à un bonus en fin d’année.

Au-delà de ces considérations bassement matérielles, il faut néanmoins savoir bien doser son effort. Il arrive parfois que l’envie de bien faire vous pousse à accepter de faire tous les dossiers que l’on vous confie sans même prendre le temps de savoir si le tout est humainement faisable dans les délais impartis…

mardi 8 septembre 2009

De prime abord

Je rencontre assez souvent d'anciens camarades de promo et amis qui exercent la même profession que moi.
Ils travaillent dans des cabinets de toutes les tailles et ils dressent un portrait différent du métier selon la structure dans laquelle ils se trouvent.

Le petit cabinet est décrit comme celui qui ne peut fonctionner qu'en vous confiant d'emblée le maximum de dossiers et de responsabilités.
On prétend qu’il en est de même dans les cabinets de taille moyenne, à ceci près que la hiérarchie est plus marquée entre les associés et les collaborateurs.

Il reste enfin la grosse structure décrite comme celle au sein de laquelle cette hiérarchie atteint son paroxysme, le travail est intensif et où mieux vaut se préparer à exécuter des tâches ponctuels sur des bouts de dossiers.

Derrière cette vision évidemment trop générale pour couvrir toute la réalité du métier, il existe quelques exceptions comme celles de grosses structures organisées par petits départements au sein desquels les collaborateurs obtiennent assez rapidement de vraies responsabilités et celles de petits cabinets où les collaborateurs ne peuvent être les interlocuteurs directs des clients, respect du leadership de l’associé oblige.

Les conditions de travail dans un cabinet d'avocats sont quoi qu’il en soit déterminantes. Des conditions difficiles ajoutées à un métier exigeant par nature peuvent pousser assez rapidement un collaborateur junior à démissionner voire, dans les cas extrêmes, à changer de métier.

D'où l'intérêt de se renseigner sur la structure que vous comptez intégrer, en tentant d’aller au-delà de l'image qu'elle pourrait dégager de prime abord.

jeudi 3 septembre 2009

Le contrat de confiance

Je suis assez surpris de voir à quel point ce métier fonctionne sur la confiance que vous inspirez aux autres. J’ai déjà eu l’occasion de souligner le fait que plus les associés ont confiance en vous et plus votre charge de travail augmente.

La démarche est exactement la même vis-à-vis du client. Quand vous résolvez les problèmes qu’il se pose, que vous gagnez les affaires qu’il vous confie ou qu’il estime que vous défendez ses intérêts de la meilleure des façons, une relation de confiance finit par s’instaurer entre lui et vous.

À partir de cet instant, si tant est qu’il se pose le début d’une question juridique, c’est à vous qu’il la posera.

Cette relation de confiance entre le client et l’avocat fait partie des raisons pour lesquelles lorsqu’un associé qui travaille régulièrement pour un client décide de quitter un cabinet pour en rejoindre ou en fonder un autre, il n’est pas rare que le client décide de le suivre...au détriment de la structure dans laquelle il exerçait auparavant.