dimanche 13 février 2011

Le tempo

La gestion du temps est une problématique permanente dans ce métier. Quand vous êtes collaborateur, sauf rares exceptions, vous êtes constamment débordé. Il peut arriver que vous passiez deux voire trois jours sans avoir grand chose à faire, mais les associés finissant souvent par s’en rendre compte, cet état ne dure jamais.

Avant d’embrasser cette profession, je pensais naïvement qu’il suffisait d’être bien organisé pour ne pas être débordé. La réalité est toute autre. Le client décide assez (trop) souvent de contacter son avocat quand il s’aperçoit qu’il ne peut plus faire autrement qu’en passer par là.

Dans ces conditions, quand il consent à le faire, il est très pressé par le temps et désireux que l’on s’occupe de son affaire prioritairement. L’avocat (l’associé) qui accepte son dossier doit donc agir vite et bien. Pour cela, il a tout juste le temps de confier la gestion d’une partie significative de cette affaire à l’un de ses collaborateurs, avant de lui expliquer qu’il a (à son tour) très peu de temps pour rendre un travail complet et à forte valeur ajoutée.

Voilà comment un collaborateur, qui était pourtant très loin d’être désœuvré, passe de chargé à sous l’eau.

Sans dire que le quotidien d’un avocat consiste à être débordé en permanence, je dois reconnaître que ces moments sont largement majoritaires.

Et parce que ce n’est pas vraiment lui qui donne le tempo, mais son client, tout cela n’est pas près de changer…

mardi 1 février 2011

Un cabinet d’avocats

Plus je discute avec mes confrères, plus nous confrontons nos expériences respectives et plus je m’aperçois que travailler correctement est quelque chose d’indispensable pour garder son poste au sein d’un cabinet d’avocats, mais en aucun cas un élément suffisant.

Ce n’est, en effet, qu’une partie de ce qui déterminera si vous ferez carrière ou pas dans le cabinet en question.

Inutile de le nier, le cabinet d’avocats qu’il soit petit, moyen ou grand est un endroit où se côtoient de nombreux égos.

Celui des associés qui veulent marquer leur autorité et qui le font (bien souvent) mal, obnubilés qu’ils sont de devoir maintenir ou augmenter leur chiffre d’affaires d’une année sur l’autre, celui des collaborateurs qui supportent (parfois) mal la façon dont on s’adresse à eux et qui peuvent notamment se lasser de ne pas être suffisamment valorisés vis-à-vis des clients, celui des stagiaires qui apprécient peu d’être cantonnés à des recherches alors qu’ils sont venus apprendre la profession d’avocat qu’ils s’apprêtent à embrasser dans quelques mois.

Si vous ajoutez à cela le fait que tout ce beau monde se voit au minimum 5 jours sur 7 à raison de 11 à 16 heures par jour, vous comprendrez assez vite qu’un collaborateur « moyen » peut compenser son manque d’expertise par une vraie capacité à composer avec les gens qui l’entourent alors même qu’un avocat brillant (quand il est junior) sera tôt ou tard sanctionné s’il n’arrive pas à se fondre dans ce moule où coexistent des égos souvent démesurés, qu’est le cabinet d’avocats.

Un conseil à l’attention des juniors qui entrent tout juste dans la profession : soyez bons, mais soignez aussi vos relations avec les confrères qui vous entourent. A bon entendeur...