jeudi 28 avril 2011

Provisionnez !

L’avocat libéral, quand il n’est donc pas salarié, doit payer lui-même ses charges professionnelles et impôts sur les sommes que lui versent le cabinet qui l’emploie et les clients qu’il a, à titre personnel.

Il faut savoir, pour ceux qui débuteraient à peine dans la profession, que les appels de charges sont forfaitisés les deux premières années et donc bien souvent sous évalués par rapport à vos revenus réels.

On en arrive vite à la situation où vous avez en provisionnant, comme il est souvent conseillé, 40 à 50% des sommes en prévision de ce qui sera notamment réclamé en année n+2 par l’URSSAF, le RSI, l’Ordre, une somme assez conséquente sur votre compte. Cet état de fait n'a, malheureusement, pas vocation à durer.

Plus de deux ans et demi après mes débuts, je ne peux que confirmer qu’il vaut mieux provisionner 40 voire (si vous voulez éviter toute mauvaise surprise) 50% des sommes que vous percevez de façon à payer vos charges et vos impôts futurs.

La tentation de dépenser (sans compter) ce qui « dort » sur un compte en banque a, en effet, été à l’origine de bien mauvaises surprises chez quelques uns de mes confrères qui n’ont pas su (pu?) (voulu?) marquer une frontière entre ce qui était à eux et ce qui ne leur appartenait pas vraiment...

mercredi 6 avril 2011

Génération ASAP

L’avocat du 21ème siècle est bien souvent sous tension du matin au soir.

A sa décharge, il a, entre les mains, tous les outils pour l’être ou le devenir à plus ou moins court terme.

S’il n’en a pas déjà un, son cabinet lui « offrira » un BlackBerry de façon à ce qu’il soit joignable à tout moment, mais aussi et surtout afin qu’il puisse relever ses mails professionnels à n’importe quelle heure du jour et de la nuit et ce, quel que soit l’endroit où il se trouve.

Là où à une autre époque, l’associé devait attendre le retour du collaborateur pour pouvoir lui expliquer en détails sur quel dossier urgent il allait devoir travailler pour le compte d'un client, internet lui permet désormais de l’informer immédiatement (via la touche forward ou transférer) de ce qu’il en retourne, pièces jointes et consignes à l’appui.

Mes confrères, à qui on laisse le choix entre avoir ou non un BlackBerry, optent assez souvent pour le fait de ne pas en avoir.
Conscients qu’ils sont que le progrès n’a pas que des bons côtés et que l’on est très vite tentés de prendre du temps sur sa vie privée pour commencer à traiter, durant le week-end ou pendant les vacances, une question envoyée innocemment par un associé.

Les nouvelles technologies ont développé, chez le client, comme chez certains avocats, une vraie culture de l’immédiateté.
On attend désormais une réponse rapide et complète à la question que l’on vient, pourtant, à peine de poser.

As Soon As Possible est, en quelque sorte, le mot d’ordre d’une nouvelle génération d’avocat, tandis que dans l’esprit de certains clients, à l’impossible l’avocat est, tout de même, tenu.