mardi 29 novembre 2011

C’est différent, mais tout aussi intense

Le titre de ce post est exactement la réponse que j’ai donnée à un stagiaire du cabinet quand il est venu me demander ce qui changeait entre mes débuts d’avocats et mon état d’esprit 3 ans plus tard.

Je lui ai expliqué que l’on maitrise indéniablement mieux son sujet.
On rédige mieux, plus vite et de façon plus pertinente les consultations et autres conclusions que l’on nous confie.

On est beaucoup plus sûr de nous et des positions que l’on prend. Voilà pour le positif.

Le paradoxe de cette situation vient du fait que cette « maitrise » durement acquise, qui devrait normalement rendre nos journées moins stressantes, est la principale raison pour laquelle nous avons désormais beaucoup moins de temps pour faire beaucoup plus de choses.

Evidemment, vous n’êtes pas le seul à vous être rendu compte de votre progression. Les associés de votre cabinet s’en sont aperçus et exigent maintenant de vous, qui n’êtes plus « un junior de chez junior », un travail encore plus impeccable, précis et surtout en conformité avec ce qu’il vous paie désormais (parce que vous avez été très généreusement augmenté de + ou - 10% chaque année malgré la crise).

Et cela, c’est sans compter vos clients personnels pour lesquels vous acceptez de gérer des dossiers plus complexes et plus pointus qu’à vos débuts.

Dès lors, comme je le disais au stagiaire qui espérait que je lui dise qu’avec le temps et l’expérience le métier d’avocat devenait plus facile à appréhender…« rassurez-vous, 3 ans après, c’est différent, mais tout aussi intense ».