mercredi 9 janvier 2013

Se laisser porter…

 Cela pourrait être ma première résolution de l'année, si ce n'était si incompatible avec la profession que j'exerce.

Même si je fais les choses avec plus de sérénité que par le passé, je ne parviens pas à ne pas appréhender la suite.

Un peu plus de 4 ans après mes débuts, j'ai encore du mal, malgré les nombreux motifs de satisfaction, à me dire qu'il y a quoi que ce soit d'acquis dans ma situation.

Le contexte peu propice à la croissance (sic) et l'observation profonde des mouvements de fond de ma profession me confortent dans cet état d'esprit.

Il est et restera toujours acquis qu'un collaborateur qu'il soit junior, middle, ou senior ne peut et ne pourra (sauf très rares exceptions) jamais prétendre garder sa position autant de temps qu'il le voudra.

Ce qu'il l'était moins, au départ, est que les associés de grands et moyens cabinets ne sont très souvent que de super collaborateurs à qui l'on hésitera pas à expliquer qu'ils ne font pas l'affaire non pas parce que leur niveau juridique n'est pas à la hauteur, mais tout simplement parce que le chiffre d'affaires dont ils sont à l'origine est en deçà de ce qui a motivé leur cooptation en tant qu'associé du cabinet.

Je ne sais pas si la crise en est la cause essentielle, mais le fait est que le climat général est tendu et que les scissions de cabinets, départs spectaculaires d'associés et, dans une moindre mesure, les disparitions pures et simples de cabinets sont désormais fréquents.

En définitive il semblerait qu’un avocat ne puisse à aucun moment de sa carrière prétendre à une quelconque situation acquise qui lui permettrait de…se laisser porter par les évènements.